jeudi 26 décembre 2019

Sète 2016 Philippe Baudelocque

Philippe Baudelocque

Sète

2016 Juin

Artiste : Philippe Baudelocque

Localisations : Rue Pierre Brossolette - Rue des pécheurs.

Alors que je découvre le concept même de street art avec cette journée passée à Sète, je m'en prends plein les mirettes comme il se doit. Mais que dire de la découverte qu'on peut faire des graffitis avec de la craie?
Philippe Baudelocque
Je vois ce jour là deux œuvres de Philippe Baudelocque : sa pieuvre place Pierre Brossolette je crois et son gros poisson sur le mur d'un café ou resto Rue des pêcheurs.
Philippe Baudelocque
Au delà de la forte impression technique pour l'oeil non averti que je suis, ce qui marque c'est la richesse des détails dans lesquels il est permis de se perdre. Le poisson est sans doute encore plus net sur ce point. Les formes, les lignes, sont magnifiques de finesse, de variétés. On peut s'arrêter et voyager devant une oeuvre pareille. C'est assez bluffant.
Philippe Baudelocque
Et puis il y a ce petit miracle propre à l'usage de la craie, la trace qu'elle laisse, épaisse, qui donne du relief, qui dévoile la texture sur laquelle elle est passée.
Philippe Baudelocque
On peut là aussi s'évader rien qu'à admirer les pleins et les vides, la profondeur que cela crée.
Philippe Baudelocque

Sète 2016 Alexöne

Alexöne

Sète

2016 Juin (June)

Artiste: Alexöne

Losalisation : Rue de Metz, Sète

Comme beaucoup d’œuvres à Sète, le mur d'Alexöne Rue de Metz fonctionne de suite, très coloré, bleuté surtout. Ce qu'on aime sur son dessin c'est sa rondeur, ses courbes. Mais peut-être plus encore ses personnages ou animaux très poilus. Y'a de la matière, j'adore quand un dessin apparaît presque tactile. Et le poil, ça marche direct à l’œil.
Alexöne

Il y a également quelque chose de très bédé et en même temps ses canassons peuvent faire penser à ceux de Picasso. Je pense à Guernica.
Alexöne
Mais attention, pas de pathos, de vision horrifique, ni violente. Au contraire, il se dégage de cette pièce beaucoup d'humour, de joie. Avec ce petit truc en plus, ce grain de folie qui me fait penser à Franquin. Oui, quand j'évoque l'aspect bédé, autant aller directement à l'os : Franquin. Et d'ailleurs, le chat d'Alexöne me fait penser à celui de Gaston.
Alexöne
 Mais ce mur a aussi quelque chose des dessins de bédés plus récents, toujours francophones, ceux des traits comiques qu'on trouvait dans les années 80-90 dans Fluide Glacial. Je n'arrive pas à mettre un nom dessus pour être plus précis malheureusement.
Alexöne

Sète 2016 Amon Alis

Amon Alis

Sète


2016 Juin (June)


Artists : Amon - Alis

Losalisation : Place de l'Hospitalet, Sète

Amon Alis
Ma première découverte réelle du street art a eu lieu à Sète. Après ou pendant le K-Live festival de juin 2016. C'est à ma femme que je la dois. C'est une découverte fondamentale pour moi, dans le sens où elle m'a ouvert les yeux sur cette incroyable possibilité : celle d'avoir accès à l'art, gratuitement, à grande échelle, dans la rue, tout simplement. Pas besoin de prendre un ticket, pas d'horaires, pas de lieu fermé a priori. Bref, l'art en liberté totale.
Amon Alis
A Sète je découvre le graffiti, la peinture au spray, pleine de couleurs. Dans ce domaine là, le couple Amon et Alis nous offrent un joli mur, place de l'Hospitalet.
Amon Alis
Pendant quelques temps (du temps où j'étais largement béotien), j'ai cru que c'était d'Alice Pasquini. Bêtement. C'est vrai que cette sirène, ce personnage a quelque chose dans le trait. Mais bon, tout de même, le style est tellement différent. Maintenant, je me demande ce qui m'a pris de confondre. Fallait-il que je n'ai pas l’œil aguerri! Depuis j'ai vu des œuvres d'Alice Pasquini à Londres et à Rome. Ce n'est pas bien de confondre les artistes, cela ne rend hommage ni aux uns ni aux autres. Mais cela fait partie de l'apprentissage. Faut bien en accepter la cruelle réalité.
Amon Alis
Quoiqu'il en soit, cette fresque toute bleue m'a beaucoup marqué. Elle va si bien à la ville de Sète. Toute colorée, d'un bleu intense, fourmillant de détails. On pouvait s'asseoir et la regarder tranquillement, la siroter en quelque sorte.
Amon Alis

mercredi 25 décembre 2019

Roma 2015 Roa Ernest Pignon Ernest

Roa

Roma (Rome)

2015 Août (august)

En août 2015, je découvrais le street art par deux de ses plus belles œuvres à Rome : Un Pier Paolo Pasolini sur le mur de l'Ex Mattatoio, Lungotevere Testaccio et la louve de Roa Via Alessandro Volta.

On s'est installé au Testaccio. Dès mon arrivée dans la capitale, sitôt avoir posé les valises, on a fait un tour du quartier, histoire de renifler l'air.

Ernest Pignon Ernest

La première balade m'a amené à croiser un collage déjà bien abîmé d'Ernest Pignon Ernest. Il me parle d'entrée de jeu, parce que c'est un portrait grandeur nature de Pier Paolo Pasolini. Forcément, j'ai déjà eu le bonheur de voir nombre de ses films. Ce grand collage me plait beaucoup mais il faut avouer que c'est d'abord Pasolini que j'admire. Du street art je ne connais rien à cette époque. Je n'ai même pas idée de l'artiste derrière le collage. Je confesse que de ce voyage à Rome ne naît pas ma passion pour l'art dans la rue, pour le street art. Je regarde et admire l'architecture, je bois l'histoire. Ayant fait des études d'histoire et ayant été surtout marqué par l'histoire romaine, je connais déjà par cœur la géographie de la ville avant même d'y poser les pieds. De ce séjour, c'est bien mes déambulations dans les rues, sur les places, le long du Tibre que je retiens. Ensuite, ce sont les galeries, les musées, l'attente enfin récompensée des tableaux de Caravage que j'avais prévu de voir, la découverte d'Annibale Carracci, la pieta de Michel Ange, etc. Pas de street art dans mon viseur. Et ce n'est qu'après ma véritable découverte du street art en 2016 que rétrospectivement, je me rends compte du privilège que j'ai eu à voir ces deux oeuvres.

Roa
En remontant la Via Aldo Manuzio, on longe l'Ex Mattatoio et alors difficile de ne pas voir la louve de Roa. Au pied du Giardino Harvey Milk, entre la Via Alessandro Volta et la Via Galvani, elle trône et vous éclate à la gueule. Tout de suite je suis subjugué par la qualité des détails. Les poils des bestioles de Roa que je reverrai plus tard à Londres me plaisent. Difficile d'expliquer comment ce dessin assez simple en apparence peut marquer autant la rétine. En fait de simplicité, le dessin va à l'essentiel. Mais plus on regarde, plus le foisonnement laisse apparaitre le gros travail, la méticulosité. Peu à peu le simple disparait et on voit les nuances, les ombres, la texture, le relief. La nature morte ne l'est pas tout à fait. Elle fait semblant. En plus, cette pièce est gigantesque. A l'image de la ville multi-millénaire. Au delà de l'aspect technique impressionnant, l'image s'imprègne dans la mémoire et ne vous lâche plus. Bordel que j'aime Roa! Et sa louve en particulier!
Roa