Alligatograffiti: Paris 2021 L'Essentiel 2

Exposition d'art éphémère du 1er juillet et 31 août 2021 dans un bâtiment désaffecté qui a été une poste, Square Alban Satragne,107 ter rue du Faubourg Saint-Denis à Paris. Plusieurs niveaux ont été visités, décorés, réinterprétés par une flopée d'artistes en tout genre.

Deuxième chapitre de la visite à l'Essentiel. Outre les grandes salles où plusieurs artistes combinent leurs talents ou/et se partagent l'espace d'expression, certaines plus petites salles sont dévolues à un seul.

C'est le cas pour Alexöne à qui l'on a offert un espace en contrebas, avec différentes pièces et couloirs à décorer. La majeure partie s'accorde avec le bleu de la grande première salle. Cet artiste que je connaissais par ailleurs fait partie de ceux là qui ont tout un univers graphique d'emblée sympathique, qui vous attire par la fantaisie, l'humour et la poésie qui s'en dégagent de façon tellement naturelle.

Alexöne

Alexöne

Alexöne

En allant à l'Essentiel, j'avais déjà quelques bribes d'informations sur l'identité des artistes qui s'y étaient amusés. Mais bizarrement, je n'avais pas su que Momies, un artiste que je connais bien sur Montpellier et dans la région occitane, avait été de la fête. C'est donc une très grosse surprise et un plaisir éclaboussant! On lui a légué un très long et grand couloir dans lequel il a joué de ses lignes, vagues et rebonds habituels, plein de couleurs et de vie, mais également avec un travail sur la lumière, ce qui est plus rare.

Momies

Autre artiste que je connais bien (dont j'ai même vu une œuvre à Rome), L'Atlas a eu droit à son petit espace où jouer de ses lignes et formes géométriques, dans les parties dévolues à la couleur orangée. Il fait partie des tous premiers artistes que j'ai pu découvrir en 2016 à Sète, place de l'hospitalet. C'est toujours un plaisir de retrouver une de ses pièces.

L'Atlas

Romain Froquet est un autre de ces artistes du sud, de Villeurbanne et qui a essaimé pas mal d'oeuvres dans ma région. Toujours dans l'espace affilié à l'orange.

Romain Froquet

Toujours dans cette partie orange de l'expo, l'artiste Nelio joue sa partition avec délicatesse.

Nelio

Peut-être en raison de mon manque de sensibilité ou d'habitude, j'ai ressenti une certaine familiarité de styles avec Oliviez Swiz.

Olivier Swiz

Je ne connaissais pas le travail d'Alcide Bava, sa graphie orne une pièce et donne tout de suite une forte impression. De quoi nous rappeler ce à quoi sert une poste.

Alcide Bava

Quant à Myria M Maxo, la finesse de son travail m'a fasciné. La subtilité des détails, l'élégance et la délicatesse de ces pans entiers de murs entre bleu et vert m'a laissé ba-ba. C'est magique.

Myria M Maxo

L'artiste Psyckoze est on ne peut plus connu. La dernière fois que j'avais vu une oeuvre de lui c'était à Berlin, si mes souvenirs ne me jouent pas de tour. Entre les trois étages, l'artiste joue sur ses personnages et son lettrage.

Psyckoze

Pas très loin du travail de Myria M Maxo, c'est la bordelaise Rouge qui tend deux toiles grandioses, dans son style superbe. Malheureusement, la conduite de l'expo étant hyper speed, j'ai loupé la photo de la toile de droite, trop floue, et supprimée évidemment. Pas eu le temps de s'immerger dans les oeuvres, on était poussé au cul par la guide. C'était le gros hic de l'expo. Au trot!

Rouge

Pour conclure ce deuxième chapitre de la visite, je retiens un thème récurrent et cher à beaucoup de street artistes : combien il est difficile dans le milieu du graffiti de concilier l'art de galerie, la notoriété et les éléments matériels de la vie d'artiste (faire du pognon pour manger) et l'aspect vandal, illégal, sans autre objectif de créer dans la plus totale liberté. Deux artistes ont voulu aborder cette thématique. Berthet insiste frontalement sur cette dichotomie, entre l'institution et la marginalité. Il était situé dans un escalier qui montait au premier étage.